Le 15 juillet 1940, le Régiment de Joliette avait formé une compagnie à St-Jérôme pour un entraînement des militaires volontaires. La compagnie compta une centaine d’hommes. Ces recrues s’entrainent durant tout l’été 1940 au camp de Farnham  pour ensuite rejoindre le 83e Régiment de Joliette.

 

        Un bureau de recrutement s’ouvre en juillet sous la direction de l’ex-maire Bertie. En août, 150 hommes recrutés en partie à St-Jérôme partent à  l’entrainement avec le Régiment de Joliette. Les grandes entreprises jérômiennes apportent leur aide au recrutement. En effet, la Regent Knitting, la Rolland et la Dominion Rubber  inscrire leurs employés. Ils s’en trouveront récompensés par de lucratifs contrats de guerre. Le 16 août 1940, 2000 personnes en provenance de la région des Laurentides ont été inscrites en une semaine.

 

        Le 27 août 1940, le gouvernement ouvre quelques dizaines de centres d’entrainement à travers le Canda. Lionel Bertrand, député fédéral du comté de Terrebonne, en obtient un pour St-Jérôme au détriment de Lachute, en faisant valoir la situation géographique de la Reine du Nord. Le fait que la ville de St-Jérôme était prête céder un terrain pour bâtir le centre d’entrainement aurait pesé aussi dans la  balance. Ce terrain deviendra plus tard partie intégrante de la Paroisse Ste-Paule.

     

        Le 20 septembre 1940, le Colonel Eugène Nantel vétéran de la guerre de 1914 et résident de St-Jérôme est désigné pour le rôle de premier commandant.. Deux autres commandants succéderont à Eugene Nantel soit le lieutenant-colonel Georges Francoeur en janvier 1942 et le lieutenant-colonel Paul Brosseau en janvier 1943.

 

        Après deux mois, une soixantaine de baraques seront érigées au nord de la ville entre la rue St-Georges (vis-à-vis la rue Scott) et le chemin de fer du Canadien Pacifique. Le 13 octobre 1940, peu de temps après l’ouverture du camp, le curée Émile Dubois fut invité pour procéder à la bénédiction officielle devant une foule nombreuse.


        Un village venait de naître avec son hôpital, sa chapelle, sa bibliothèque, ses magasins, un mess pour les officiers et son grand manège servant pour les exercices militaires intérieur. Le manège était utilisé aussi pour des soirées récréatives organisées pour le bénéfice des soldats. De plus, chaque dimanche, la messe pour le personnel du camp avait lieu. Le curé de la paroisse eut même l’occasion de bénir quelques mariages dans la petite chapelle. Le lieutenant-colonel Paul Brosseau servit plus d’une fois de père aux jeunes soldats. Avant de partir outre-mer, certain marièrent des petites Jérômienne.

   

       La vie de la ville tourne autour du camp et la population y participe. Patinoire construite par les recrues pour pratiqué notre sport national. On disputera même un championnat de boxe en fin mars de 1944. Les quilles et d’autres sports comme le softball sont pratiqués. Yvon Robert ex-champion de lutte des poids lourds venaient rencontrer les soldats à l’entrainement. Des artistes venaient donner des spectacles très courues. En d’autres occasions, les soldats offrent à la population des numéros de variétés et des sketches sur les ondes de CKAC.  

  

        Le camp sera fermé en 1946.

        Aujourd’hui le manège est la seul bâtisse qui subsiste du camp militaire d’autrefois.  


      Le lieutenant-colonel Paul Brosseau occupa ces fonctions jusqu’au 16 août 1946. Il demeurera ensuite à St-Jérôme où il fondera une filiale de la Légion royale canadienne, le 25 novembre de la même année. Il en deviendra le premier président.